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Que peuvent apporter les exercices de prise de conscience du corps pour la Danse-de-Couple ?

Que peuvent apporter les exercices de prise de conscience du corps pour la Danse-de-Couple ?

Il s’agit d’aller à la source du mouvement, à la base de la coordination.

Si on n’est pas présent à son corps, quelle disponibilité pouvons-nous avoir à notre partenaire, à la musique, aux autres, etc. ? Sans présence, nous ne sommes que des automates, il me semble. Dès lors, quelle peut être la place du plaisir, de la Joie, de la créativité… ?

(Et si on ne sait pas bouger quand on est en solo, comment peut-on espérer danser harmonieusement quand on est à deux ?)

A la répétition incessante et formelle du même mouvement, et à l’apprentissage permanent de nouvelles formes (pré-établies), je préfère l'exploration et la compréhension de l'essence du mouvement. Avec, je pense qu’on va plus profondément, mais aussi, plus loin, mieux, plus agréablement à terme, et, contre toutes attentes, plus vite. Pourquoi ? Parce qu’on va à l'Essentiel.

Souvent, on prend des cours de danse, on fait des stages à tire-larigot parce qu’on envisage plus ou moins inconsciemment la danse comme une technique mécaniste qu’un ingénieur de la danse institué « professeur » peut nous apprendre à partir de rien, ex-nihilo.

C’est un peu comme si nous étions tous les mêmes, sans expérience corporelle, sauf un « minimum requis », et qu’on nous imprimait un programme formel (des gestes décomposés en déplacements de segments du corps) qu’il suffit de répéter docilement.

(Heureusement, les cours de danse ne ressemblent pas tous à cela, même si, schématiquement, on n’en est souvent pas loin... :/ )

Or, contrairement aux pratiques où on utilise des instruments [1], en Danse, comme en Arts Martiaux, la technique n'est qu'une expression d'un corps en interaction. Une expression spontanée, qui n’est à peu près autre que de la présence, du bon-sens et de la capacité d’adaptation, sensible aux opportunités.

(Expression qui sera décryptée, analysée puis retransmise après filtrage, décomposition, analyse, déformation, réduction pédagogique, lors de l’enseignement standard des Danses-de-Couple. Les enseignants les plus avertis dépassent ce schéma, en y intégrant des dimensions plus humaines - (pour ne pas dire : "plus cosmiques").)

Luis Bruni, grand Maestro de Tango Argentin, disait d’ailleurs que « l’intention résous les problèmes techniques ».

Une fois l'Intention Juste trouvée, inutile de cogiter : le geste est juste. A ce point de la présentation de mon point de vue sur ce sujet, parfois, on me rétorque défensivement qu'une telle pédagogie alternative ne peut fonctionner que pour des gestes simples, des danses simplistes, que les Danses-de-Couple, pour des figures un peu plus complexes, demandent de la planification, de l'hyperspécialisation (à mettre en lien avec un système compliqué de codes, donc intrinsèquement lié avec l'intellectualisation). Ce qui paraît incompatible avec ma proposition aux yeux des dubitatifs et des détracteurs.

Ce n'est pas le cas.

La sophistication apparaît souvent par l’accumulation, la complexification et l’émergence à partir d’éléments plus simples.

(Comme le dit Bonnie Bainbridge Cohen, créatrice du « Body-Mind Centering », « Chaque schéma amène le suivant, chaque réflexe possède un réflexe opposé qui permet à chacun de moduler l’autre, et les premiers schémas sont présents dans les suivants. (…) S’il existe des carences au niveau du développement de ces réflexes les plus précoces et les plus simples, les schémas plus avancés seront absents, faibles ou incomplets. »)

C’est aussi une des bases de la Méthode Padovan, aussi appelée Réorganisation Neurofonctionnelle.

Il s'agit donc de connaître et répertorier les principes corporels (coordinatifs et rythmiques) qui permettent une grande richesse de mouvements et d'interactions. (Il convient donc de commencer par simplifier pour éclaircir nos conceptions du mouvement - par exemple grâce aux "chaînes neuro-myo-fasciales GDS", aux "8 dynamiques de mouvement - poids, temps, espace" de Laban, etc.)

Revenir aux gammes d'exploration et aux bases, à l'essence et à l'essentiel, au principal et aux principes, aux fondements et au fondamental, puis développer et continuer d'explorer dans le développement, c'est ce qu'on pratique en Shikando.

Ainsi, nos schémas moteurs les plus évolués ne peuvent être efficaces que si les schèmes de mouvement précédents ont été bien intégrés.

(Ce qui n'est souvent pas le cas...)

Sans quoi, nous sommes obligés de compenser sans cesse et renforçons des schémas biaisés, nous incitant à des corrections, répétitions et intellectualisations à l’infini.

(Or, quand on cherche à apprendre et à accumuler des schémas moteurs complexes, des passes et des techniques, c’est souvent ce que l’on fait. On cherche à s’enrichir, mais on devient souvent plus encombrés d’outils desquels on devient prisonniers.)

Apprendre de nouveaux schémas moteurs n’est pas mal en soi ; remettons juste les choses dans l’ordre et surtout n’oublions pas de nous concentrer sur l’Essentiel.

Rien de grave à ne pas avoir bien intégré certains schémas dits de base. (A moins que cela nuise à plus ou moins long terme à votre santé et/ou à votre survie.)

C'est juste qu'en vous penchant sur la question, vous pourriez facilement dépasser certaines difficultés récurrentes et peut-être actuelles (au niveau de la danse, au niveau corporel ou bien même au niveau psychologique). Et connaître soulagement, satisfaction et un épanouissement bien agréable... Je 'peux pas mieux vous l'vendre!... ;)

C'est à partir de compétences de base fiables que l'on peut, progressivement, accéder à des schémas de plus en plus complexes qui émergent alors comme de nouvelles opportunités de mouvement et d'interaction. Une pédagogie attentive devrait aller dans ce sens.

Il est possible d’apprendre donc la Danse-de-Couple à partir de la sensation et d’évoluer ainsi vers des schémas de plus en plus complexes.

- Cela permet de développer une vision globale, plus holistique du corps, du mouvement et de la Danse. Ce n’est pas une foule de détails dérisoires mais c’est une « façon d’être » qui est recherchée.

- La créativité, comme l’erreur ont leur place dès les premiers enseignements. L’exploration n’attend pas. L’acuité et le sens critique sont donc parallèlement stimulés.

Et le plaisir peut être toujours présent - il n'est pas reporté.

- C’est moins mécaniste et plus humaniste. Il ne s’agit pas de faire ou de paraître, il s’agit de sentir et d’Être.

- C’est vécu comme beaucoup plus épanouissant.

Voilà ce que peuvent apporter les exercices de prise de conscience du corps à la Danse-de-Couple : aller plus profondément, plus loin, mieux, plus agréablement à terme, de façon plus saine, plus créative, plus épanouissante, et plus vite!

Voilà ce que se propose de faire le Shikando. Par exemple d’étudier la Danse en explorant, en puisant l’Essentiel (à l’intersection de différentes théories et pratiques, éclairé par leurs spécificités, dans un processus d’intégration).

Si ce texte peut vous inciter à faire de même dans vos pratiques, j'en serais ravi. Si vous le faites déjà, vous pouvez laisser un témoignage. C'est un message qui mérite d'être partagé, je crois! :)

Merci de votre attention A bientôt, peut-être sur la piste de danse...? :D

__________________

[1] Inutile d'apprendre un code avec sa part d'arbitraire ; La seule convention est celle de collaborer dans le mouvement, que ce soit lors d'un entraînement martial, par exemple, où on donne son maximum pour permettre à l'autre de travailler juste, d'explorer et de ressentir dans des conditions de sécurité les plus proches du réel, ou que ce soit sur la piste de danse où l'idée est de participer ensemble à un même mouvement. Le mouvement seul et à deux est naturel et comporte une grande part d'intuition ; On n'est pas dans le même type d'activité que celle qui utilise un langage (mathématique, solfège, langue, etc.) ou qui utilise un outil (instrument de musique tel que guitare, flûte traversière, piano, ordinateur, etc.). Avec le mouvement du corps seul ou à plusieurs, on n'est pas dans le codage, on est dans le décodage, dans le retour à quelque chose de plus spontané - de plus authentique. (C'est en résonance avec les contraintes de rapidité et de créativité de l'improvisation.)

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