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En danse-de-couple, je ne parle plus de "connexion".


« Le véritable voyage,

ce ne serait pas d’aller vers d’autres paysages,

mais d’avoir d’autres yeux. »



Petit avant-propos :

La "connexion" est un terme dont on entend de plus en plus parler cette décennie, dans les stages et les cours avancés dans certaines danses-de-couple et il envahit toutes les écoles. J'en ai surtout entendu parler en West Coast Swing, mais aussi en Tango Argentin, en Zouk Brésilien, en Bachata, en Lindy Hop, en Kizomba, en Blues, (et en Danse Fusion) etc.

Il est présenté comme un aboutissement des techniques de guidage, lui-même le résultat d'une histoire des danses (« savantes ») progressant du groupe au couple, de la chorégraphie à l'improvisation, et de l’apparence à l’émancipation.

(Et pourtant, alors qu’il pourrait être considéré comme un principe essentiel, dans la plupart des écoles de danse-de-couple, on commence d’abord par enseigner des pas, mécaniques et à répéter de façon rigide…)


Il permet de prolonger les concepts de "cadre", de "tonicité", etc. et quand on en entend parler, on pourrait parfois avoir l'impression qu'on est en train de nous parler de magie tellement c’est merveilleux, ou de volonté comme si c’était une liberté pour l’ego, selon...

On en entend parler aussi en "développement personnel", dans les cercles New Age, etc.


Le concept de "connexion" a son utilité. C'est une étape importante dans l'histoire de la danse-de-couple, qui nous montre une direction. Il nous encourage à être dans la sensation et de considérer l'autre...! <3




Je vais vous livrer un secret.


En danse-de-couple, comme dans les Arts Martiaux, ça fait des années que je ne parle plus de "connexion".



Ce concept nous incite à penser en terme de surface de contact.

(A l’instar de notre connectique informatique, lieu de transmission des informations, métal contre métal, ou imperceptiblement par des ondes et nécessitant des sortes d'antennes ou autre module accessoire.)

Pourtant il peut y avoir quelque chose de plus profond.


* Même matériellement : s'appuyer sur l'autre, l'emmener, le pousser, le tracter, manier les segments de son corps par les articulations pour le faire pivoter ou jouer d'arabesques..., tout ceci, c'est en rapport avec les muscles, les tendons, les os... Ce n’est pas seulement une surface de contact. (Et ça n'est pas accessoire.)


* On peut parler aussi en termes d'énergie, de Ki, de Chi, de Prana, d'Ojas, et saisir le continuum entre les êtres.

Différents concepts font référence à cela.

Par exemple, "Ki-no-musubi" (relation de centre à centre, lorsque nous nous confondons avec les mouvements, les énergies, le ki du partenaire) cher au maître d'Aïkido Hirokazu Kobayashi.

L'autre devient comme un prolongement de soi, et réciproquement.

Au lieu d'attendre passivement que l'autre fasse ce qu'on espère de lui, on est dans un accompagnement, un accueil, une disponibilité, une attente patiente et active, qui donne l'occasion à l'autre d'agir en harmonie.

On peut alors y voir une structure qui organise les deux corps ensemble.

En comprenant ceci, vous comprendrez mieux ce que je pense être l'essence et la dimension ésotérique d'Irimi Nage (qui pourrait être traduit par "projection par entrer dans"), qui n'est pas qu'une technique d'Aïkido, mais plutôt un principe. Ca n'est pas que "entrer profondément autour ou derrière (shikaku, angle mort) une attaque pour la désamorcer ou la neutraliser". Pour pouvoir le faire, il est nécessaire de plonger dans la sensation, dans la structure du corps du partenaire, dans le flux (physique et psychologique) du mouvement, et dans l'unité avec le partenaire.

NB : Un principe peut se retrouver dans toutes les techniques.

Exemples en vidéo :

- avec Morihei Ueshiba, fondateur de l'Aïkido

Se canaliser sur ces sensations de flux change beaucoup dans l'expérience du moment, dans le vécu de la relation.


* Cette curiosité, cette ouverture vers la continuité, vers la communauté, vers l'extérieur, vers l'autre, vers l'inconnu peut faire émerger une création plus grande que la somme des individus. On peut même parler d’une certaine sensualité créative…


* Cette dynamique est une formidable occasion de partager la joie, cette émotion qui nous pousse à l'action.


* Sentir l'architecture commune, comme vu plus haut, prolonger ses sensations à travers le corps de l'autre comme à travers un outil, qui plus est un outil vivant, et faciliter ses mouvements et être pour lui l'occasion d'expériences nouvelles : Tout ceci est presque une expérience mystique.


* Ces considérations matérielles, physiques, charnelles sont équivalentes à d’autres dimensions.

C'est comme quand, se tournant à l'intérieur de nous-même, nous comprenons l'autre avec une profonde empathie, de cœur à cœur, et inversement, quand nous nous découvrons à travers l'autre. (Les egos s'estompent.)


* Cette qualité d'écoute et d('êtr)e touché permet un plus grand respect de l'autre, de ses besoins, une plus grande douceur, une profonde empathie, et un sens de l'invitation.


* C'est comme ne former qu'un seul corps...




Elisabeth Vaz et Cédric Bégin en stretch swing

"Au reste, pour éviter que certains peut-être ne s'alarment

de cet usage nouveau du mot [d'intuition],

comme de celui de quelques autres,

que par la suite je serai contraint de détourner

de la manière de leur signification courante,

j'avertis ici, d'une façon générale,

que je ne me soucie guère de l'utilisation qu'on a faite de certains vocables

dans les écoles ces derniers temps,

parce qu'il serait bien difficile de se servir des même noms,

tout en ayant des sentiments profondément différents."

Descartes, Règles pour la direction de l'esprit : Règle III.


Ici, inutile de t'alarmer de l'interprétation que je fais du mot [connexion].

Ne t'alarme pas non plus de son remplacement par le mot "intégration".

;)



Alors que le terme "connexion" a le vent en poupe, je pense que le mot induit un état d’esprit et que celui-ci n’est pas propice à ce qu’il recherche : une transmission d’informations et de signaux efficace et rapide d'accès, une transmission de puissance et d’énergie efficiente, une qualité humaine de la relation.

Pourquoi donc est-ce que le mot "connexion" n'induit pas nécessairement ces considérations ?


Tant pour le leader/cavalier que pour le follower/cavalière, tensions, compressions, étirements et angles doivent être "interprétées". Cette "interprétation" est essentielle :

- tantôt pour guider une posture,

- tantôt en tant que préparation occasionnant un décalage temporel entre l'indication du leader et la réponse du follower,

- tantôt pour générer un mouvement général du corps en translation ou en rotation,

- tantôt pour réaliser des mouvements des membres comme des fioritures,

- tantôt pour connaître la position du partenaire, sa disponibilité, (et, de façon générale, les capacités (voire les connaissances) du partenaire, les spécificités de ses coordinations et de ses tonicités corporelles, qui lui sont propres, à l'image d'un caractère), de façon à s’y adapter et de pouvoir proposer des mouvements que l’autre peut suivre/partager.

- et tantôt par maladresse...

Nous sommes donc face à un ensemble complexe de signaux difficile à interpréter par l'intellect et la géométrie mentale.



Koichi Tohei

"The absolute universe is one. We call this ki."



« Agent KD6-3.7. Commençons.

Vous êtes prêt ? — Oui, monsieur.

— Déclaration de profil.

— Et le néant noir-sang commença à tisser / un système de cellules interreliées dans des cellules interreliées dans des cellules interreliées à l’intérieur d'un seul stémon./

Et affreusement distincte, contre l'obscurité, une grande fontaine blanche jouait.

— Cellule.

— Cellule.

— Avez-vous déjà été en institution ? Cellule.

— Cellule.

— Est-ce qu’ils vous gardent en cellule ? Cellule.

— Cellule.

— Quand vous n’êtes pas en service, est-ce qu’ils vous mettent dans une petite boite ? Cellule.

— Cellule.

— Interrelié.

— Interrelié.

— Ça fait quoi de tenir la main de quelqu’un que vous aimez ? Interrelié.

— Interrelié.

— Vous ont-ils appris à sentir vos doigts qui se touchent ? Interrelié.

— Interrelié.

— Avez-vous envie que votre cœur soit relié à un autre ? Interrelié.

— Interrelié.

— Rêvez-vous d’être interrelié ?

— Interrelié.

— Ca fait quoi de tenir votre enfant dans vos bras ? Interrelié.

— Interrelié.

— Avez-vous l’impression qu’il vous manque quelque chose ? Interrelié.

— Interrelié.

— Dans des cellules interreliées.

— Dans des cellules interreliées.

— Vous pouvez répéter trois fois : "Dans des cellules interreliées".

— Dans des cellules interreliées. Dans des cellules interreliées. Dans des cellules interreliées.

— C’est terminé.

Indéfectible K…?, vous pouvez toucher votre prime.

— Merci monsieur. » Blade Runner 2049.


Le mot "connexion" est un mot qui fait maintenant partie de notre vocabulaire quotidien, et correspond bien à notre conception ordinaire du rapport possible entre deux objets. Elle est facilement manipulable par notre intellect. Mais cet intellect, c’est souvent lui qui, précisément, pose problème.

Une interprétation mentale ordinaire ne peut permettre une adaptation rapide à ces "interprétations", et l'intellect se sature rapidement d'informations. Or le tonus (un des principes clés du guidage, qu’il convient d’expérimenter bien plus que de connaître intellectuellement ! ) interagit d’abord à un niveau infraconscient. Ce mode de traitement de l'information agit avec une capacité incroyable de ressentir les micro-mouvements dans l'interaction, les intentions… : donc utilisons le mental là où il peut être plus utile.

C'est donc un autre mode d'être et d'être-dans-la-relation qui doit être cultivé.

Un rapport plus immédiat, de corps à corps, plus intuitif, permet de diminuer la charge mentale, et de faciliter les déblocages acquis ou induits, la désinhibition et la créativité.

(Et je ne m’étendrai pas ici sur les faits :

- que cette forme d’émancipation à quelque chose de thérapeutique et d’épanouissant ;

- que ce mode d’être nous plonge dans des états de conscience qu’on peut assimiler à de la méditation ;

- que ces moments "d’expérience vécue intensément" (vivencia) apportent beaucoup de plaisir, de satisfaction et de joie.

- et que le tout est bon pour la santé physique.)


[En résumé, tout danseur, tout artiste martial, tout sportif de l'extrême expérimente que, face à la complexité, à l'imprévisibilité, ou dans une démarche créative en action physiquement engageante, un état de conscience ordinaire ne peut répondre à ces sollicitations conjointes : Il s'agit de se plonger dans un état qui dépasse les capacités de l'intellect seul. Or le mot "connexion" présente un biais, qui induit un rapport trop intellectuel. Nous allons voir que d'autres mots, plus profonds, d'autres conceptions, peuvent correspondre plus à l'état d'esprit souhaité, et rendent le geste plus efficace, plus disposé à la créativité, plus prompt à l'improvisation.]



Koichi Tohei

"The very name Aïkido indicates its dependence on the laws of nature,

which we term ki.

Aïkido means the way to harmony with ki.

That is to say, Aïkido is a discipline to make the heart of nature our own heart,

to understand love for all things, and to become one with nature.

Techniques and physical strength have limits ;

the great way of the universe stretches to infinity."



Mais qu’est-ce qui cloche, dans le fond ??

On pourra me rétorquer : « Avec le mot "connexion", on va vers l’autre, tu vois bien ce qu’on veut dire ! Pourquoi tu fais semblant de ne pas comprendre ?! Ne chipote pas. Tu pinailles. Pourquoi tu te poses tant de questions ? Tu ne veux pas rentrer dans le moule, comme tout le monde ?... ! » …lol


Pourquoi donc est-ce que le mot "connexion" n'est pas idéal ?


Parce que "se connecter", c'est déjà insister sur une séparation préalable.

C'est oublier que les frontières, à l'échelle microscopique, relativement au macrocosme, ou au regard des influences, ne sont que des points de vue ; leur fixation a quelque chose d'arbitraire.

(Le concept de connexion est donc une ruse de l'esprit qui tente de retourner à l'unification, mais qui continue de se leurrer.)[1]

La connexion nous focalise sur la zone de contact et empêche ainsi la véritable rencontre (et un retour plus profond à l’unité réelle) de façon un peu sournoise.


[Le mot "connexion" contient en lui-même un principe contradictoire, celui de séparation, qui, par cet implicite, induit de façon non consciente comme un parasitage, une incohérence, plus coûteux pour le cerveau et pour l'action qu'on ne l'imagine.]



L'arc électrique montre que les limites sont relatives au regard qu'on leur porte.
Bah... Stricto sensu, les deux câbles ne sont pourtant pas "connectés".

Plus haut, j’ai parlé "d’interpréter" tensions, compressions, étirements et angles.

Vous allez pouvoir comprendre à présent pourquoi j’ai mis le terme "interpréter" entre guillemets :


Un bon guidage n’est pas équivoque - même quand il laisse des marges d’action et de la liberté aux deux partenaires. Y’a rien à deviner.

Dès lors, peut-on parler "d’interprétation" du guidage… ?

Il n’y a pas forcément besoin de "traduire" et "d’interpréter" : le guidage se situe de corps à corps. Il n’y a pas besoin de "codage". (On n'est pas face à des instruments artificiels demandant une notice ou des tablatures.)

Ce que j’entends par codage, c’est l’apprentissage et l’utilisation d’un code, d’une programmation obligatoire, utilisant des signes abstraits et relativement arbitraires, du type : quand le cavalier lève la main et la présente à plat, la cavalière prend appui dessus pour faire un pivot ; quand le cavalier cligne de l’œil gauche et qu’il lève deux fois l’épaule droite, la cavalière exécute un salto arrière en tendant les bras en croix à l’horizontal à l’atterrissage.


Un bon guidage est quelque chose d’universel. Il n’a pas besoin de code. J’adore danser avec des gens qui n’ont pas pris de cours de danse-de-couple : il y a souvent une certaine créativité, une candeur, une curiosité, un émerveillement, une écoute intense.

Je me souviens d’une remarque sur les bords d’une piste de danse. Une femme venait de danser avec un prof’ et s’extasiait de sa qualité de guidage : « il ferait danser avec grâce même une gorille. »

Ce devrait être notre challenge à tous.

Si le guidage était considéré comme universalisable, plutôt que de transmettre des connaissances artificielles à accumuler, l’apprentissage pourrait en conséquence être vu comme des éclaircissements, un removens prohibens (retirer ce qui empêche), un stimulant de création, une découverte de ses propres fonctionnements et de nos possibilités nouvelles d’interaction, une exploration[2]




Bref, tu vois une fois encore que les mots ont un pouvoir, qu’ils induisent toute une idéologie, tout un état d’esprit, toute une pédagogie et toute une pratique.

Trouvons donc un mot plus juste.


Ce que nous devons chercher en danse n'est pas la connexion, mais l'unification, <- l'union, <- l'unité, <- l'Un.



Si "l'Un" est trop abstrait pour toi, le mot pratique que je proposerais donc est celui "d'intégration".

Il s'agit en effet d'intégrer toutes les perceptions et sensations, d'intégrer l'autre comme un prolongement de soi, de s'intégrer à son propre environnement, et, pour ceci, ressentir l'unité. [Unité pragmatique]

Ce concept me paraît tellement essentiel qu'il fait partie de la triade descriptive du Shikandō : Une exploration intégrative d'épanouissement.


Afin de pouvoir gérer toutes ces données, il convient d'avoir un système de traitement global et holistique de l’information que j'appelle "intuition" [un article est en cours d'écriture à ce sujet], intégrant souvenirs, impressions, sensations, sentiments, expériences, apprentissages, raisonnements subconscients, etc.

Le raisonnement se doit, dans ces situations, d'être secondaire, ou complémentaire. [Unité cognitivo-affective]


Et puis cette pensée holistique incite à intégrer toutes les dimensions de l'être humain - (comprenez "différents modes d'être-au-Réel") (physique/fonctionnelle, adaptative/créative, émotionnelle et motivationnelle/conative/volitionnelle, relationnelle et affective, communicationnelle et expressive, cognitive/technique et intuitive, et spirituelle), les canaliser pour les rendre compatibles, cohérents et harmonieux. On pourrait ainsi imaginer que chacune de ces dimensions communique [comme-unique] avec celle du partenaire. [Unité individuelle et inter-individuelle]


Pouvoir entrer dans cette profonde communication demande bien plus qu'une technique ou une sensation au niveau de la peau. Des qualités vertueuses, psychologiques, telles que la bienveillance, la clémence, une profonde compassion (et un sentiment de communauté), afin d'être pleinement présent à l'autre (attentif et curieux de son altérité), maximalisent l'union des partenaires. [Unité psycho-spirituelle]


Ceci correspond à une posture, une attitude et une intention, tant physiques que psychologiques :

- Se sentir stable et dans sa verticale, disponible à l'horizon(tale), [Unité gravitationnelle]

- capable de changer ce qui peut et doit être changé (se donner les moyens), d’accepter ce qui ne peut l’être et de savoir faire la différence entre les deux, [Unité de mouvement externe et interne]

- être dans l’intention d’aller chercher l’information (l'oreille tendue), [Unité perceptivo-motrice]

- sentir un courant d'énergie en soi, à la croisée des flux (et unification du yin et du yang), son expansion et sa libération, une présence consciente et l'action d'une énergie qui circule, intégrée (intégration des différents aspects et processus de la personnalité, intégration des forces de l'univers...). [Unité énergétique]

[Unité psycho-corporelle]

Tout ce qui vient d'être présenté tient d'une profonde cohérence, puisque toutes ces intégrations sont elles-mêmes intégrées, comme canalisées et alignées par syntonisation autour de dénominateurs communs.

Cela permet d'être dans une simplicité et la maîtrise (du geste) où, pour citer Nietzsche (dans Aurore, 1881), "on ne se trompe ni n'hésite" : Le geste, avec l'intention juste, résout les problèmes techniques. [Unité avec l'action]




Vois-y une technique de mouvement, une proposition pédagogique, un constat psychologique, une re-découverte anthropologique, une invitation spirituelle...?

Quand on découvre un principe qui transcende les domaines et les dimensions de l'être humain, il semble qu'il y ait une cohérence, et il y a vraisemblablement là une vérité sur laquelle on serait avisé de se concentrer. C'est même probablement quelque chose d'Essentiel.



Parce que trouver un dénominateur commun est un trésor,

quand toutes les dimensions de l'être humain sont nourries du même or,

Parce que chacune d'elles, opérationnelle, fonctionnelle, motivationnelle,

communicationnelle, intellectuelle ou spirituelle,

est une histoire de rapports et d'une Unité essentielle,

Parce qu'un discours ne prend sens que lorsqu'on passe à l'action justement,

je te propose d'être attentif à ton vocabulaire, déjà sur ce mot ;

je te propose aussi de partager autour de toi et sur les réseaux sociaux,

je te propose enfin de venir aux ateliers de Shikandō

qui, je le rappelle, sont justement des Explorations Intégratives d'Epanouissement :

Tu peux trouver ici des liens vers des ateliers passés autour de ce thème :

Et je t'encourage à faire de même... :

Dans ton métier, dans ton domaine d'expertise, dans ta danse, dans tout ce qu'il y a en toi,


Explore : déconnecte-toi.





Christiane Singer
"L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création."

« Je croyais jusqu'alors que l'amour était reliance, qu'il nous reliait les uns aux autres.


Mais cela va beaucoup plus loin! Nous n'avons même pas à être reliés : nous sommes à l'intérieur les uns des autres. C'est cela le mystère. C'est cela le plus grand vertige.


Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l'autre côté du pire t'attend l'Amour. Il n'y a en vérité rien à craindre. Oui c'est la bonne nouvelle que je vous apporte. »










Merci à Elisabeth Vaz, Azel Write, Sophie Vespignani, Elise Buser et Elise Poirier pour leur aide dans la création de ce texte. <3


Je suis heureux d'avoir pu te transmettre un peu de mes pensées et de mon état d'esprit. Merci pour la lecture et pour ton attention.

C'est avec plaisir que je lirai ton retour sur tes explorations.


Porte-toi bien.



Nancy et moi
Bien plus qu'une connexion : une communion...



Notes :

[1] C’est d’ailleurs oublier le message profond et commun de la plupart des religions, accompagné du respect qu’on retrouve jusque chez les animistes, le chemin à rebours des divagations intellectuelles de notre sens pratique dans notre quotidien : notre propension à découper, à analyser, à scinder.

Cette proposition de non-dualité est le ré-équilibrage qui vient contrebalancer un mental analytique, grâce à une vision d’ensemble, plus grande, impénétrable, et aspirant un prolongement au-delà (et en-deça).


[2] Et non plus comme : la reproduction aveugle de schémas moteurs ; une accumulation de connaissances et de passes inadaptables et apprises par cœur (entendre ici : apprises bêtement) ; et de signes de reconnaissances et donc d’exclusions.


Le "prof’ de danse", le "maître à danser" devient un accompagnateur, un animateur-médiateur, un facilitateur-accoucheur, un conseiller-éveilleur, et non plus un instructeur centré sur une accumulation de connaissances homogène à inculquer à une table rase.

Sortons de cette pédagogie traditionnaliste qui remonte au XVIIème siècle.

Entrons dans une ère où l'apprentissage peut être un facteur de progrès global de la personne.

On peut s’inspirer, par exemple, la pédagogie Montessori (1907), de la pédagogie active (1918), du constructivisme (1923), de l’apprentissage par résolution de problèmes (1970), créer une situation dans les meilleures conditions, et choisir des contraintes de façon à ce que la résolution du problème oblige à faire appel à un ou des outils ou à une ou des notions que les élèves ne connaissent pas encore.


Beaucoup de nos limitations sont soit acquises, soit sont des zones inexplorées.

Apprendre, surtout quand on parle de schémas moteurs, ce peut être simplement retirer les blocages (systématiquement entachés d’affects) et (puis) encourager (avec un environnement sécurisé et sécurisant) à de nouvelles expériences.

On surestime pour beaucoup l’acquisition de nouvelles techniques avec accumulation de nouvelles connaissances. Or la pratique demande souvent une maturité neurologique et physiologique, dépendante de nos périodes sensibles (fenêtres d’apprentissage), de nos rythmes, de nos expériences incarnées, de nos réussites et de nos échecs, des digestions de ces expériences, de nos opportunités, etc.

Pour remplir une tasse avec du thé chaud, on doit d'abord vider sa tasse...


Débarrassé de ses blocages et encouragé, l’individu peut ainsi explorer de nouveaux territoires, et passer au fil des étapes à de nouveaux stades d’évolution, etc. C’est une véritable thérapie psycho-corporelle.

Vous comprenez donc d’où me viennent ces idées : c’est mon métier.

L’apprentissage, surtout l’apprentissage moteur, ne peut se contenter de sa dimension intellectuelle seule, il passe d’abord et in fine par l’expérience vécue.


Pour dissoudre les blocages, il s’agit souvent de rétablir le mouvement naturel (externe et interne), de résoudre les boucles cognitives et comportementales (les conflits irrésolus dont on parle en Gestaltisme ; servomécanisme qui s’autoalimentent), et d'explorer (en interrogeant, en se désensibilisant/s'habituant, en expérimentant, en répétant si nécessaire).

Cela peut se jouer au niveau de différentes dimensions : posture, attitude et habitude physique sclérosantes ; douleur et compensations ; dysfonctionnement viscéral ; émotions submergeantes ; influence psychosociale ; inhibition de l'expression ; représentations erronée de ce qu'on va faire, idée reçues...

En apprentissage de la danse, on cherchera alors progressivement à étudier des tensions inutiles, (voire à trouver ou détourner/faire s’écouler la charge émotionnelle et les carences affectives), à rétablir les déséquilibres, à prendre conscience de notre corps à travers le mouvement dans l’espace, dans le flux, à mettre en place une organisation plus aisée, efficace et économique pour ses actions, et ce, en canalisant, afin de restaurer la mobilité.


Une fois les blocages dissouts, ou pour les dissoudre, on pourra reprendre de nouvelles exploration des sensations [Lien vers un atelier passé faisant le lien entre exercices de prise de conscience du corps et Danse-de-Couple], des plaisirs, des besoins, des émotions, des relations sociales, et on pourra s’alimenter encore des retours de ses interactions sur soi.

Les apprentissages peuvent ainsi être facilement incorporés.


Avec ces mises en situation, on passe ainsi progressivement du corporel au spatial puis à la dynamique relationnelle et à l’intégration sociale, comme les psychomotriciens et certains danse-thérapeutes conçoivent la construction de l'individu.

Et toutes ces dimensions peuvent s’intégrer les unes aux autres.


Et, ce faisant, on apprendra à apprécier la contrainte, qui devient ainsi créatrice et épanouissante.

On apprend à travers la curiosité comme un jeu sérieusement.

Changeant de modèle pédagogique unique, on sort ainsi de la crainte de "ne pas bien faire" et de l’obligation rébarbative pour en venir à la joie stimulante.

(On comprend ici qu'il s'agit bien d'un changement profond de paradigme.)


L’apprentissage ne se limitera pas à cela, mais il pourra en être une partie, voire la plus importante.


On pourra aussi, par exemple :

- proposer d’observer l’autre dans ses actions, le voir dans ses succès et dans ses échecs et transférer ces compétences sur soi,

- sensibiliser aux apprentissages spontanés de la vie courante, et aux formes de duos familières, comme l’étreinte amoureuse, la lutte, les arts martiaux et la danse naturelle, etc.

- faire profiter des expériences et des connaissances de nos prédécesseurs et des spécialistes qui ont déjà défriché le terrain en anatomie, en fonctionnalité, en histoire culturelle, etc.,

- stimuler et intégrer les différentes dimensions de l’être humain (corporelle et fonctionnelle ; adaptative et créative ; émotionnelle et motivationnelle ; relationnelle et affective ; communicationnelle et expressive ; technique et intuitive ; spirituelle) afin d’aborder l’humain dans le réel de sa globalité corps/psyché/affectivité/etc. sans aucune dissociation ni hiérarchie entre ces entités dynamiques et interdépendantes.


Tous les apprentissages devraient nous permettre de voir le monde plus uni et plus vaste.



C’est toute une philosophie de vie.

Choisis-la bien.

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