Du réalisme à l'Art Martial
Le texte suivant illustre la vidéo : sur Facebook
Travailler en décomposant le mouvement est une première étape possible. Au début de cette étape, le partenaire se doit de laisser le temps et l'opportunité de faire l'exercice demandé. Rapidement, chacun gagnerait à ce que ce partenaire agisse comme en situation réelle de combat. Sans quoi, nos actions risquent de s'inscrire dans des schémas erronés et fantasmatiques.
En situation réelle de combat (mais c'est quoi cette situation? un combat de rue? un champ de bataille?...), les techniques tendent à disparaître. Ca ne veut pas dire que leur exercice en finesse n'est pas utile. On entraîne aussi le mental, le self control, la compréhension du fonctionnement du corps humain. Et l'entraînement, c'est aussi une école de la vie. Alors ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain (je vous vois venir...)
En situation réelle de combat, on peut s'attendre à l'inattendu. Parfois les clés sont possibles (notamment sur saisie ou lorsque l'opposant commence à être dépassé par les événements), parfois non. Il convient de savoir s'adapter à la situation. Quoiqu'il en soit il convient ainsi de rester toujours dans la juste tension, pas crispé, de façon à pouvoir rester mobile et disponible - j'entends par là qu'on peut laisser de côté l'option "char d'assaut". :p
Dans l'état actuel des enseignements, on pourrait avoir tendance à scinder les pratiques en deux catégories :
celles efficaces en situation réelle (celles où on se défoule à l'entraînement - "no pain no gain") ;
et celles qui travaillent la souplesse, la finesse et l'écoute (celles où on essaye de sublimer nos instincts).
(Caricaturons en illustrant avec certains cours de Boxe, de Krav Maga ou de MMA d'un côté et certains cours d'Aïkido classique, de Judo, etc. de l'autre.) Les bourrins d'un côté, les tafioles de l'autre. lol
Evidemment, les choses ne sont pas aussi simplistes que ça.
Regarder des combats de rue permet de voir les défauts récurrents
et les effets du stress sur les combattants
Il n'y a pas que deux camps avec les purs et durs d'un côté et les idéalistes rêveurs de l'autre.
Cependant, si on n'y prends pas garde, avec une pédagogie adaptée, on a de fortes chances de sombrer dans cette caricature. Amateurs d'Arts Martiaux souples, faisons bien attention à cela, sans quoi nous risquons de discréditer notre travail et notre art.
Comme l'a fait remarqué Jérôme Micard, cette vision est tout-à-fait transposable à bien d'autres domaines, où l'on cherche la compréhension et la maîtrise par le travail et l'apprentissage.
On devrait ainsi aussi insister sur l'aspect "école de la vie"(!) des Arts Martiaux...
D'ailleurs, nous pouvons inviter à la réflexion : la valeur d'un bon entraînement...C'est déjà se demander ce qu'on vient travailler dans le Dojo.
Efficacité au combat? Efficacité du geste?
Différentes conceptions de nos attentes envers l'efficacité
PS : Ma recherche, à travers le Shikando, c'est justement de concilier les points de vue à travers des pédagogies compatibles et complémentaires... Si vous êtes intéressés par la démarche, rejoignez-nous.
Portez-vous bien. :D
